Un sage s’en va…
2 décembre 2011 § Poster un commentaire
Il était l’un des fournisseurs chéris de la haute couture. Sans lui, les robes, les fourreaux et les vestes aux éblouissantes parures auraient semblé plus nus. Le grand brodeur François Lesage est décédé le 1er décembre 2011 à Versailles.
Artisan de père en fils – ses parents confectionnaient des broderies pour Madeleine Vionnet ou Elsa Schiaparelli – François Lesage a connu sa voie très jeune. Mais il a su porter l’art de la parure à un degré encore jamais vu. Après son apprentissage en famille, il débute à l’âge de 19 ans à Hollywood et ouvre un atelier sur Sunset Boulevard. Ses créations apparaissent dans de nombreux films de l’âge d’or du cinéma US. Le mythe était né…
Au décès de son père, il rentre à Paris en 1949 et reprend l’entreprise familiale.
Celui qui se disait lui-même « aventurier de la broderie » avait inventé toutes sortes de procédés nouveaux qui apportaient une aura particulière aux créations haute couture du tout Paris – de Balmain à Chanel, de Balenciaga à Yves Saint Laurent, de Jean Paul Gaultier à Christian Dior.
En 2002, la maison Chanel rachète sept ateliers, sept métiers d’art spécialisés, sauvant et perpétuant ainsi un artisanat absolument unique: Lesage pour la broderie, le plumassier Lemarié, le modiste Michel, le parurier Desrues, Massaro le bottier, Goossens pour l’orfèvrerie et le parurier floral Guillet.
Heureusement, la relève est assurée et François Lesage, le doyen des brodeurs, aura eu le temps à 82 ans d’être nommé à titre honorifique « maître d’art », une reconnaissance mille fois méritée. C’était le 23 novembre dernier. (Lire aussi l’article du monde sur www.lemonde.fr) – www.lesage-paris.com
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