
On redécouvre avec bonheur le photographe Henri Dauman à la faveur d’une exposition parisienne (*). Ses clichés nous rappellent qu’il était un maître du noir et blanc, avec un regard extrêmement cinématographique sur la ville et ses habitants, de la 5e Avenue au Bronx.

Sans savoir qu’elles sont signées Dauman, on connaît nombre de ses prises de vue, classiques, voire mythiques, comme ce portrait de Marilyn Monroe appuyée contre son cher Arthur Miller, sur le tournage de Certains l’aiment chaud, en 1959.

Celui d’Andy Warhol, avant la gloire, en 1964, à demi-caché derrière une Brillo Box. Ou ce splendide profil de Jean Seberg, à Long Island.


On reste saisi devant un tout jeune Yves Mathieu Saint Laurent, sur la 5e Avenue en 1958, un après le décès de Christian Dior, alors qu’il est le plus jeune couturier sur la place de Paris. Jane Fonda se dédouble pour le plaisir des yeux.

Emotion devant cette photo poignante de Jackie Kennedy, très digne, entourée de ses deux beaux-frères, lors des funérailles du président JFK en 1963 (plus bas).
Les tirages d’Henri Dauman ont fait la une des plus grands quotidiens et magazines de l’époque, témoignant d’un demi-siècle d’histoire et de bouleversements politiques, sociaux et économiques. Si ce photographe parisien, né en 1933, est passé à côté de la notoriété, c’est qu’à la célébrité il a toujours préféré son indépendance et sa liberté. Il se définissait comme une « one-man agency ». Bravo, l’artiste !
« The Manhattan Dark Room » au Palais d’Iéna, jusqu’au 4 décembre. Entrée gratuite.
www.manhattan-darkroom.com
